Vivre, travailler et COVID-19 dans l’Union européenne et dans 10 pays voisins de l’UE

Des sentiments répandus d’exclusion sociale sont apparus chez les jeunes répondants de l’Union européenne (UE) (28 %) et des pays voisins de l’UE (41 %), nombre d’entre eux exprimant des craintes quant à leur situation financière et professionnelle. Ces chiffres reflètent les effets durables de la pandémie: ils dressent un tableau sombre de la situation dans toute l’Europe et soulignent la nécessité d’une attention politique accrue, en particulier en ce qui concerne les jeunes.

La santé et le bien-être mental constituent une préoccupation majeure dans tous les pays, de nombreux répondants faisant état de risques élevés de dépression. Les résultats selon lesquels 75 % des personnes âgées de 18 à 44 ans sont exposées au risque de dépression dans les pays voisins de l’UE sont particulièrement alarmants. Des mesures concrètes visant à protéger les familles contre le sans-abrisme, à améliorer les structures d’accueil des enfants et à garantir l’accès à des services de santé de qualité, y compris des soins mentaux, seront essentielles pour progresser dans ces domaines.

Un déséquilibre général entre vie professionnelle et vie privée a été signalé. Les résultats montrent de très grandes différences entre les pays en ce qui concerne les heures de travail et la fatigue professionnelle, les femmes indiquant plus souvent être fatiguées en raison du fait qu’elles effectuent la plupart des tâches ménagères non rémunérées pendant leur temps libre, notamment dans les pays voisins de l’UE. Ces résultats mettent en évidence la nécessité de mesures actives du marché du travail tenant compte de la dimension de genre, ciblant en particulier les femmes, ainsi que le besoin de politiques publiques efficaces dans le secteur de la santé et des soins.

Parmi les répondants des pays voisins de l’UE, 70 % ont fait état d’un accès insuffisant aux programmes d’éducation et de formation. Les systèmes d’éducation et de formation offrent un potentiel considérable grâce au perfectionnement et à la reconversion professionnels des demandeurs d’emploi et des personnes moins qualifiées, notamment par l’intermédiaire des services publics de l’emploi. L’Année européenne des compétences 2023 sera une occasion importante de promouvoir, dans toute l’Europe, des investissements efficaces et inclusifs dans la formation.

Des problèmes liés au coût de la vie ont été signalés dans l’ensemble de l’EU-27 et des pays voisins de l’UE, avec des augmentations dans l’UE par rapport aux constatations précédentes de 2021 et 2020. Le grand nombre de personnes qui peinent à joindre les deux bouts est particulièrement frappant: ce pourcentage s'élève à 48 % dans l’EU-27 et jusqu’à 81 % dans les pays voisins de l’UE où l’exposition à la pauvreté est la plus élevée. Pour améliorer la résilience à l’avenir, il sera essentiel de définir, dans le cadre du socle européen des droits sociaux, des actions prioritaires qui contribuent à créer des possibilités d’emploi de qualité et des systèmes de protection sociale équitables.