Les ressources humaines contribuent à la réussite d’une organisation grâce à leurs compétences. Selon le modèle AMO (Ability, Motivation, Opportunity), la contribution des salariés aux performances de l’organisation dépend de leurs compétences, de leur motivation à les mettre à profit et des opportunités qui s’offrent à eux. Les organisations peuvent adopter des approches d’encadrement prônant les compétences (Ability) en facilitant l’apprentissage, en créant des opportunités (O) en offrant aux salariés une autonomie et en encourageant la motivation (M) en tirant parti de mesures incitatives monétaires et non monétaires. Le présent rapport se fonde sur l’enquête de 2019 sur les entreprises en Europe (ECS 2019). Il indique que les approches d’encadrement utilisant le modèle AMO ont des retombées positives sur les performances de l’établissement et que ces approches sont guidées par une culture organisationnelle considérant les salariés comme un atout pour l’organisation. Les approches d’encadrement du personnel axées sur le bien-être sur le lieu de travail sont au cœur du mécanisme liant l’utilisation du capital humain aux résultats opérationnels.
Pour que les efforts des politiques visant à accroître le socle de compétences de la main-d’œuvre active portent pleinement leurs fruits, les entreprises doivent veiller à optimiser l’utilisation des nouvelles compétences des salariés. En l’absence de politiques spécifiquement axées sur la mise en pratique des compétences, les avantages du renforcement des compétences ne se concrétiseront pas.
L’Année européenne des compétences 2023 constitue une excellente occasion de se concentrer sur des politiques visant à stimuler l’utilisation des compétences au sein des organisations, et pas uniquement sur des politiques visant à renforcer le socle de compétences de la main-d’œuvre. Il est essentiel que la politique menée à l’échelle de l’Union européenne continue de prôner une meilleure utilisation des ressources humaines au sein des organisations, ce qui peut stimuler les performances des entreprises et renforcer leur résilience face aux chocs, comme lors de la récente pandémie.
De nouveaux éléments soulignent l’importance de créer un lieu de travail motivant pour les salariés et les liens essentiels entre les pratiques d’encadrement de la direction et l’utilisation des compétences sur les lieux de travail. Le rôle à jouer par l’encadrement pour créer les conditions propices permettant aux salariés de mettre à profit leurs compétences et d’améliorer ainsi le rapport coût/efficacité, les capacités d’innovation et d’adaptation des entreprises est de plus en plus évoqué et reconnu.
Les approches d’encadrement du personnel axées sur le bien-être sur le lieu de travail sont essentielles pour tirer le meilleur parti du capital humain et obtenir de meilleurs résultats opérationnels. Ce constat se vérifie dans différents pays, secteurs et organisations de tailles diverses: la promotion du bien-être au travail ne profite pas seulement aux salariés, mais constitue un facteur important pour convertir les compétences des salariés en performances opérationnelles positives pour les entreprises. Les responsables politiques et les partenaires sociaux ont un rôle essentiel à jouer pour encourager les dirigeants d’entreprise à adopter une approche centrée sur la personne et à créer les conditions pour y parvenir.
Les politiques tournées vers l’avenir sont essentielles pour garantir que la prochaine génération de cadres, dirigeants et entrepreneurs comprennent l’importance d’une culture et de pratiques d’encadrement axées sur l’humain qui offrent aux salariés la possibilité de développer et d’exploiter leurs compétences. Les universités et les écoles de management et de commerce peuvent y contribuer en veillant à pleinement intégrer ces aspects à leur enseignement.
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Cedefop and Eurofound (2023). Fostering skills use for sustained business performance: evidence from the European Company Survey. Luxembourg: Publications Office of the European Union.
